Pour les fonderies qui restent en activité, le problème se pose ou se posera et les solutions ne sont pas toujours au rendez-vous. Alors, faute de réutilisation des sables usagés, ce sont des aires de stockage qu'il faut créer, moyennant de gros moyens financiers pour les fonderies : plusieurs centaines de milliers d'euros.

Pour la sauvegarde de l'environnement et les risques de pollution des nappes phréatiques, c'est sous les instructions et les directives de la Dreal (Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) que les travaux de mise en conformité d'un nouveau dépôt ont débuté avec la mise en place de centaines de mètres de clôture grillagée, tout autour du site, puis l'aménagement de l'entrée du site par enlèvement de plusieurs mètres cubes de buttes de terre et de pierre pour la visibilité, en sortie du dépôt :sur la route départementale (D2) entre Vaux-sur-Blaise et Brousseval, la circulation est importante à plusieurs moments de la journée. Ensuite, place à la collecte des eaux de ruissellement tout autour du dépôt de sable et au creusement d'un bassin de réception et décantation de ces eaux, avec la pose d'un filtre dégraisseur.

Arrivé à saturation avec une estimation de plus de deux millions de mètres cubes de sable sur plus de 25 000 m², le dépôt actuel, impressionnant lorsqu'on vient de Vaux-sur-Blaise, ne peut plus absorber la dizaine de tonnes quotidiennes (voir plus) de sable que les fonderies ne peuvent pas réutiliser. Plusieurs procédés sont en place au sein de la fonderie pour la réutilisation des sales dits chimiques (traitement par attrition ou brûlage) ou des sables synthétiques à base d'argile et de noir minéral (par régénération dans des malaxeurs).

Crassiers
Mais une quantité de ceux-ci en contact avec le métal en fusion n'est pas récupérable. Comme le Conseil général ne réalise pas de déviations ou de nouvelles routes tous les ans avec ces sables qui peuvent être réutilisés comme ils l'ont été sur la déviation d'Eclaron ou sur la route Bailly-aux-Forges - Sommevoire, il faut bien leur trouver une place de stockage. Ce nouveau dépôt sera vite rempli s'il n'y a pas de soutirage de ce sable de temps en temps, dans les décennies à venir. Quand serait-il de tous ces crassiers, dont on trouve toujours les vestiges dans notre paysage rural, s'il y avait encore en activité les sept ou huit fonderies de la vallée de la Blase? Le Nord de la France a ses terrils, le Nord de la Haute-Marne a ses crassiers.

Article écrit par Guy Collet et publié dans le Journal de la Haute-Marne du 28/01/2015