Le robot n'est pas uniquement destiné à remplacer l'ouvrier. Si l'automatisation peut parfois faire peur aux salariés, l'exemple de la société haut-marnaise Ferry Capitain prouve que la robotique peut améliorer les conditions de travail des opérateurs. Cette entreprise familiale, créée en 1831 et qui emploie 450 personnes à Joinville, est la maison mère du groupe CIF (1 200 salariés sur 6 sites) qui comprend aussi les Ateliers Roche à Reims (100 collaborateurs), 2 usines dans le Nord-Pas-de-Calais, 1 en Allemagne, et 1 autre en Belgique depuis la récente acquisition d'ALC à Tournai.
Ferry Capitain fabrique de grosses pièces unitaires (jusqu'à 14 mètres de diamètre) en métaux ferreux et aciers spéciaux utilisées principalement pour l'extraction minière, la cimenterie et l'énergie (éolien et hydraulique). Une production exportée à 85 % dans le monde entier.
Ces spécificités nécessitent une importante manutention humaine comme l'explique David PICOT, ingénieur Hygiène Sécurité Environnement de l'entreprise : "Nos process sont basés sur l'homme, c'est lui qui mène les opérations. Pour réduire les troubles musculo-suqelettiques, nous avons souhaité installer deux "cobots" : des robots collaboratifs pour réduire les efforts et la pénibilité. Nous avons travaillé avec la Carsat et l'INRS pour y arriver. Le premier cobot, utilisé lors du moulage, est arrivé mi-2013 et permet de réduire le port de charge de l'opérateur de 15 kg à 500 grammes. Le deuxième est affecté au secteur du parachèvement acier depuis la fin d'année. Dans cette étape, l'ouvrier doit produire un effort pour porter une meuleuse de 4 kilos et effectuer une pression pour éliminer les défauts d'une pièce. Le cobot 7 axes permet de réduire les efforts".
Marthe PRUNIER, PDG de Ferry Capitain et 6ème génération à diriger l'entreprise familiale, n'a donc pas hésité à investir 80 000 et 170 000 € dans ces deux cobots. Si les premiers retours sont jugés intéressants par David PICOT, les machines sont toujours en phase d'optimisation. L'acceptation par le personnel provient de l'objectif de ces investissements : "Produire la même quantité de travail en améliorant la santé et la sécurité au travail".
Article publié dans le MATOT BRAINE par Philippe DEMOOR (10-16 février 2014)