Il y a eu cette rumeur, laissant entendre que l’activité allait cesser en décembre à la Fonderie et aciérie de Denain (FAD). «Faux », tranche d’emblée la direction. Christian Szymczak détaille : il y a une quinzaine de jours, la FAD planifiait de fermer la fusion et le moulage – l’un des trois ateliers de l’entreprise – au 1er décembre. Ce ne sera finalement pas le cas.
De l’activité
« Aujourd’hui, c’est l’inverse, plusieurs commandes sont arrivées et l’activité est revenue à 80 %. » Elle devrait se situer, « en gros», entre 60 et 80 % de décembre à février. Une activité depuis quelques années plus saccadée, moins lisible et donc difficile à prévoir pour une direction sur le podium des employeurs privés denaisiens. Christian Szymczak : « Lorsque je suis arrivé, en 2008, il y avait une visibilité sur 18 mois. Elle est tombée à 18 jours début 2010. Depuis, on vit avec une vision sur deux mois. »
Pour l’entreprise aux 200 salariés en moyenne, « une petite baisse en 2013 mais l’activité reste stable ». Le directeur général de la FAD (groupe CIF) préfère insister sur l’avenir : «Malgré la crise, la politique du groupe est de continuer à investir ». Pour preuve, ce nouveau tour à commande numérique. L’aboutissement d’un projet de deux ans et d’un investissement de 3,5 millions d’euros, qui vient en complément de quatre volumineux tours traditionnels. Et côté emplois ? « Il y aura toujours le même nombre de personnes pour l’utiliser, mais elles seront plus qualifiées. Certains, qui bossaient sur des tours traditionnels, ont été formés pour cette nouvelle machine. D’autres ont été recrutés. »
Une et bientôt deux nouvelles machines
Une nouvelle machine qui impose une nouvelle méthode de travail, « avec plus de programmation, plus compliquée », résume Clément Desmoucelle. Le jeune homme embraye : « Mais c’est une fierté ! » Tourneur de 25 ans, formé il y a deux ans, le Denaisien est reparti en formation avec deux autres opérateurs. Ils travaillaient auparavant, comme lui, sur des tours traditionnels. Pour apprivoiser les subtilités de cet engin de 8,5 mètres de diamètre, pouvant supporter jusqu’à 150 tonnes. Les opérateurs ont la nouvelle machine en main depuis une semaine pour des pièces d’essais, bien que mise en route depuis six semaines.
Mais ce nouveau modèle de tour à commande numérique ne sera pas le seul de l’atelier d’usinage bien longtemps. À une dizaine de mètres de là, des fondations laissent présager l’arrivée d’un nouvel outil : un autre tour à commande numérique, dont la mise en route est prévue pour le premier trimestre de 2014. Une machine encore plus grosse : d’un diamètre de 13 mètres, elle pourra supporter jusqu’à 250 tonnes. Et portera le nombre de tours de l’atelier, au final, à six : « Ça fait un bel atelier de travail », sourit Christian Szymczak.
Article publié dans La Voix du Nord par Pierre Rouanet le 06/12/2013
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